Coût du réchauffement climatique : l’aveuglement choisi !

Écouter l'émission du 28 mai 2025 Logo rcf

Les assureurs, qui garantissent les bâtiments ou les récoltes des vignerons et agriculteurs, ont besoin de données précises concernant l’évolution des risques des dommages engendrés par les changements climatiques. Les gouvernements et les économistes souhaitent de même faire une juste estimation des pertes économiques inhérentes aux changements climatiques en vue de préparer le pays aux risques à venir.

Certaines personnes, comme le président Trump, ne veulent pas entendre parler du climat. C’est donc logique de sa part que Trump a décidé de fermer l’agence américaine qui fait le recensement de tous les événements climatiques extrêmes qui ont dépassé un milliard de dollars de dégâts1. Trump a donc fermé l’Agence qui mesure et comptabilise ces événements.

Cette agence de l’État recense exclusivement les événements les plus impactants. On y apprend ainsi qu’en 2017, aux États-Unis, les grosses catastrophes naturelles que sont les sécheresses, inondations, gels, tempêtes, ouragans et incendies, ont coûté 400 milliards de dollars, les dégâts les plus dévastateurs étant causé par les cyclones tropicaux.

Trump se prive donc d’une base de données précise pour chiffrer les dégâts économiques dus au réchauffement climatique.

Cependant, pour avoir un juste aperçu du coût total aux États-Unis, il faut rajouter le coût des soi-disant « petits dégâts », mais dont l'addition donne une somme conséquente. Par exemple, le retrait-gonflement des argiles qui casse les fondations de bâtiments. Le renforcement des fondations coûte 100’000$ par bâtiment, mais si on estime que des dizaines de milliers de bâtiments sont impactés, la facture se chiffre en milliards. En France, si les sécheresses s’aggravent, le risque est que 10 millions de bâtiments soient impactés par des fissures depuis les fondations jusqu’au toit.

Economist Nb of natural catastrophes FRLe président Trump, et beaucoup d’autres, refusent catégoriquement d’associer catastrophes naturelles et réchauffement climatique. Mais la suppression des bases de données n’empêchera pas les médias de parler des dégâts causés par un ouragan ou par un incendie de forêt. De même, la suppression des données n’empêchera pas les scientifiques d’estimer si un événement extrême aurait eu lieu sans réchauffement climatique.

L’aveuglement choisi n’empêche encore moins les assureurs de faire évoluer les primes en fonction des risques pour que leur métier reste rentable. Ainsi, dès maintenant, dans quelque territoires de la Californie et du Texas, il est déjà très difficile d'assurer sa maison. Les primes d’assurance ont explosé et environ un million de maisons sont devenues quasi invendables.

D’après une étude publiée par The Economist 2 au sujet du marché immobilier mondial, le coût d’adaptation au réchauffement climatique devrait atteindre 1000 milliards de dollars par an, pendant au moins 25 ans.

Posons-nous à présent la question pourquoi tant de personnes refusent-elles de voir et de mesurer les effets du changement climatique, alors que c'est essentiel pour nous organiser contre les ennuis à venir ? Je vois trois raisons pour cet aveuglement choisi :

1) Les personnes, qui ont perdu leur travail ainsi que leur cadre social par les effets de la mondialisation, ne font plus confiance aux élites mondialisées, quoi que celles-ci disent.

2) La lutte contre le réchauffement climatique, présentée par les élites des grands centres urbains, n’offre que des inconvénients aux perdants de la mondialisation, par exemple les zones à zéro émission interdisant aux vieilles voitures l’accès aux centre-villes.

3) Quand la vérité dérange, les humains préfèrent les mensonges au détriment de la vérité, ce que Jésus a déjà dit il y a 2000 ans. Heureusement pour nous, le pardon accordé par Dieu à l’humanité perdue et l’espérance incarnée en Jésus-Christ, nous donnent la force de voir la réalité en face et la force d’agir en conséquence.

En tant que chrétiens, nous avons donc un message d’espérance à proposer. Mais bien plus, nous devrions offrir une nouvelle perspective, celle d’un cadre social agréable dans une société sans énergies fossiles. C’est l’exemple des écovillages et des écoquartiers.

 

Notes

1) https://www.ncei.noaa.gov/access/billions/

2) https://www.economist.com/briefing/2024/04/11/homeowners-face-a-25trn-bill-from-climate-change

Liste des courtes émissions radio sur des sujets de société :

  1. Compétition et concurrence, dernière divinité de l'Occident ?
  2. L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?
  3. Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale
  4. Après la destruction de tout, il reste la ségrégation identitaire
  5. Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole
  6. La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé
  7. L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite

 

Emission radio du 8 janvier 2025 Logo rcf

Compétition et concurrence, dernière divinité de l'Occident?

L'Autorité de la Concurrence, un organisme créé par l’État français, a écrit dans son dernier rapport qu’il n’y a pas assez de concurrence sur le marché de l’électricité. Selon cette autorité, pour faire baisser le prix de l’électricité, il faudrait abolir les tarifs réglementés, auxquels une majorité de Français est restée fidèle.

Cependant, les ménages et entreprises qui avaient quitté le tarif réglementaire, ont dû payer leur électricité plus cher pendant 2 ans parce que beaucoup de centrales à gaz devaient payer leur gaz 5 fois plus cher. Sans les importations massives de gaz de schiste américain, le prix du gaz et de l’électricité serait resté très élevé en Europe après 2022.

Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité il y a 30 ans, le prix de l'électricité est devenu plus volatile et, en moyenne, l’électricité est devenue plus chère.

Malgré ces chiffres, l’Autorité de la Concurrence affirme que, je cite : "La concurrence (...) présente de nombreux avantages pour les consommateurs. Elle favorise des prix compétitifs, une offre riche et variée et l'émergence de services innovants ".

Contrairement à ce qu’affirme cette Autorité, la concurrence a surtout permis à des entreprises purement commerciales, qui ne produisent pas d’électricité, de nous harceler avec des appels téléphoniques, afin de nous pousser à acheter l’électricité produite par EDF, en passant par leur entreprise, alors que celles-ci n’investissent rien dans la production. En 2022, cette soi-disant « concurrence » a obligé EDF à vendre l’électricité à perte aux entreprises commerciales, ce qui explique en partie le surendettement d’EDF. La question se pose donc : Pourquoi cette Autorité recommande en fait d’aggraver les erreurs du passé ?

On ne peut comprendre cet aveuglement que par son idéologie. Cette idéologie divinise la concurrence sans vérifier si elle est pertinente pour la collectivité dans son ensemble, y compris pour la planète et donc pour l’avenir de nos enfants.

Même si la concurrence parvient parfois à faire baisser les prix, elle fait en même temps augmenter la consommation ostentatoire et elle pousse les entreprises à maltraiter l’environnement.

La compétition internationale est souvent un frein à des politiques de préservation de l'environnement, car respecter la création augmente les coûts de production et fait ainsi perdre des parts de marché.

De plus, la compétition internationale pousse les entreprises à moins payer les ouvriers et à les faire travailler dans des mauvaises conditions pour faire baisser les coûts.

Alors pourquoi recommander d’augmenter la concurrence dans un domaine aussi stratégique pour l’avenir que l’énergie électrique, bien que cette concurrence n’ait rien apporté de bon jusqu’à présent ?

Le récit collectif de nos sociétés post-modernes donne à la compétition un statut quasi divin. On le voit dans le marché de l’électricité, et d’une manière plus globale dans les publicités.

La vision chrétienne dit le contraire : Dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, Paul exhorte chacun à développer l’excellence de ses dons, mais cette recherche de l’excellence doit être accompagnée d’humilité et d’un esprit de service qui met en valeur les faibles. Paul dit aussi que, pour développer l’excellence, nous avons tous besoins de l’aide de Dieu et de l’aide des autres.

Donner un statut quasi divin à la concurrence et à la compétition peut être utile pour les plus riches, mais son application sans discernement moral est mauvaise, mauvaise pour la cohésion sociale, mauvaise dans les domaines stratégiques de l’État et aussi mauvaise pour l’avenir de nos enfants. N’adorons donc pas les faux dieux de la modernité, mais le Dieu vivant des prophètes, de Jésus et des apôtres.

 

Emission radio du 18 septembre 2024Logo rcf

L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?

Il y a quelque mois, Patrick Pouyanné, Président-directeur général de TotalEnergies, devait répondre à une commission d’enquête parlementaire sur sa politique pour atteindre la neutralité carbone de l’entreprise. Je lis régulièrement des articles de presse qui accusent les groupes pétroliers et gaziers d’être les responsables principaux du réchauffement climatique, pourtant, des entreprises comme TotalEnergies brûlent très peu de pétrole eux-mêmes puisqu’ils cherchent à le vendre.
En février 2022, la Russie a commencé une guerre contre l’Ukraine et suite aux sanctions occidentales contre la Russie, la Russie réduit ses livraisons de gaz vers l’Europe. Après quelques mois, le prix du gaz en Europe a été multiplié par 6 et toutes les industries grandes consommatrices de gaz ont soit arrêté la production, soit fortement augmenté les prix de leurs produits. Ainsi, le prix des engrais azotés a été multiplié par cinq et le coût de production des céréales en agriculture conventionnelle a été multiplié par trois.

C’est la logique des marchés : les prix explosent si on réduit l’offre sans réduire la demande. Avec le prix réglementé de l’énergie, pendant environ 8 mois, le citoyen français n’a pas remarqué cette flambée des prix du gaz, car l’État a payé le surcoût de l’énergie en augmentant considérablement sa dette. Si le prix de l’énergie était resté si élevé plus longtemps, soit l’État aurait fait faillite, soit l’économie serait entrée en une récession grave. Heureusement pour nous, après quelques mois, le prix du gaz a fini par baisser en Europe parce que les Américains ont fortement augmenté leur production et leurs exportations de gaz. Sans le gaz Américain, l’Europe aurait connu une hyperinflation et une crise économique grave.

Que nous enseigne ces évènements ? Ils nous montrent qu’on ne peut pas demander aux groupes pétroliers de réduire leur production si nous ne réduisent pas en même temps notre consommation. Il faut donc en priorité que notre consommation de produits pétroliers diminue.
Cependant, réduire la dépendance aux produits pétroliers n’est pas une chose facile parce que le pétrole et le gaz sont les énergies les moins chères pour de nombreuses industries et utilisations, comme la production de béton, de verre, de céramique et de produits chimiques. Les entreprises qui veulent remplacer le pétrole ou le gaz par des énergies propres ne seront plus compétitives. De plus, nous ne savons pas encore comment entretenir tout notre réseau routier sans le bitume issu des raffineries de pétrole.
La solution la plus juste pour notre industrie est la taxe carbone à la frontière de l’Union Européenne. Cette taxe entrera en videur en 2026. Les objets entrant dans l’Union Européenne seront taxés en fonction de la quantité de gaz à effet de serre émis dans les pays exportateurs. Cela rendra les produits importés plus chers et permettra à nos entreprises d’utiliser des énergies propres.
En réalité, si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique, nous devons accepter une baisse du pouvoir d’achat dès à présent, sinon nous subirons à la fois cette baisse plus tard, quand il y aura moins de pétrole et nous subirons en plus un réchauffement climatique avec un coût d’adaptation très élevé.
Limitons donc plutôt notre train de vie dès maintenant, et investissons pour réduire la consommation d’énergies fossiles. Certes, ce n’est pas facile, car l'économie mondiale nous incite tous les jours à ne pas considérer ce qui a réellement de la valeur tout en étant gratuit, comme l'amitié, mais à dépenser notre argent pour des biens qui au fond n'ont pas de valeur.
Choisissons et soignons donc ce qui a de la valeur mais qui est gratuit : les relations humaines, la découverte de la nature, les jeux en famille et entre amis, l’ouverture aux autres. En bref, choisissons ce que Jésus nous a recommandé.

Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale

Emission radio du 3 mai 2024 Logo rcf

Emission radio sur YouTube "Une génération sacrifiée sur l'autel du PIB"

Plusieurs journaux et magazines ont récemment interviewé Jonathan Haidt, un chercheur en psychologie sociale. A partir de nombreuses données fiables, il a constaté un grand changement chez nos adolescents depuis l’année 2011 environ.
Depuis 2011, dans les pays développés, les téléphones portables de type smartphone sont arrivés en masse dans les lycées et collèges. En même temps, les réseaux sociaux se sont développés et ont attiré quasiment tous les adolescents.
Dans la plupart des pays anglo-saxons, également depuis 2011, le nombre d’automutilations graves chez les adolescentes a plus que doublé. Le taux de dépressions profondes chez les jeunes filles a triplé et chez les garçons les dépressions ont presque doublé, avec une augmentation continuelle depuis 2011. Cette augmentation ne se trouve pas être en corrélation avec l’évolution du taux de chômage, mais avec l’augmentation de l’utilisation des smartphones.
La pandémie du Covid-19, elle, n’a joué que très peu sur l’évolution du dépressions chez les jeunes de 10 à 16 ans.
Les chiffres parlent : les téléphones portables et les réseaux sociaux ont une influence dévastatrice sur le développement mental des jeunes. Et d’après les mesures de PISA, les résultats scolaires ont régulièrement baissé depuis 2010. Beaucoup de parents et d’enseignants constatent le problème, Jonathan Haidt nous en donne des chiffres solides.
Les chiffres montrent encore un autre aspect: l’influence des téléphones portables est plus dévastatrice chez les enfants de familles pauvres et chez les familles monoparentales que dans les familles aisées.
L’institut de sondage Gallup donne aussi un chiffre assez surprenant : Sur un échantillon de 17’000 étudiants, il montre que 60 % des étudiants regrettent l’existence des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram, car ils sentent que ces réseaux « ne leur font pas du bien », mais ils se sentent quand-mêmes obligés d’être sur les réseaux sociaux, parce que leurs camarades de classe y sont, et parce qu’ils n’ont pas envie d’être isolés.

Après ces constats, quelles sont les recommandations de Jonathan Haidt ?
1) Pas de smartphone avant l’âge de 14 ans. Un téléphone portable simple sans aucun accès internet suffit avant l’âge de 14 ans.
2) Pas de réseaux sociaux avant l’âge de 16 ans. Regarder des vidéos sur YouTube est acceptable, mais pas la possibilité d’ouvrir un compte sur un réseau social pour y poster textes et photos.
3) Il faudrait choisir des écoles qui interdisent les téléphones portables avant l’âge de 14 ans. Cela permet d’éviter aux jeunes de subir la pression du groupe. Toujours selon les recommandations de Jonathan Haidt, les enfants doivent avoir assez d’indépendance par rapport aux adultes pour apprendre à jouer ensemble, à résoudre des petits conflits entre eux et à se réconcilier après une dispute. La réconciliation est quasiment inexistante sur les réseaux sociaux.
4) Les jeunes devraient avoir plus de temps de jeu libre au contact du monde réel et dans la nature. Il existe certes des dangers dans la nature, mais ils sont beaucoup moins grands que ceux des réseaux sociaux !

En tant que chrétiens, nous pouvons conclure que la création de Dieu a une bonne influence sur les enfants contrairement à certaines créations humaines qui sont addictives et destructrices. Des entreprises très riches continuent à s'enrichir avec cette destruction de la santé mentale de nos jeunes!

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Après la déconstruction de tout, il reste la ségrégation identitaire

Ecouter l'émission du 8 mars 2024Logo rcf

Suite au massacres du Hamas de 1200 civils israéliens le 7 octobre 2023, nous pouvons avoir des difficultés à comprendre pourquoi tant d’étudiants de grandes universités américaines ont appelées, entre guillemets, « au génocide de Juifs », et pourquoi la présidente de l’université de Harvard ne voulait pas condamner ces appels au génocide devant une commission parlementaire. Je vais tenter d’expliquer ce qui semble incompréhensible.
Depuis 50 ans, les universités américaines ont intégré les philosophies de Michel Foucault et Jacques Dérida et ont déconstruit toutes les opposés comme vérité et mensonge, liberté et oppression, amour et haine, homme et femme, beauté et horreur, objet et sujet, et même la mort et la vie. Après avoir déconstruit tout ce qui permet de structurer les valeurs et les relations humaines, il ne leur restait plus qu’un champ de ruines. Après avoir détruit toutes les valeurs, ces universités ont construit un système matérialiste qui ne connaît que deux notions : L’identité et le pouvoir.

Ces universités ont donc divisé la société en groupes identitaires : selon des groupes raciaux et de couleur de peau, des identités de genre et des régimes alimentaires. En les combinant toutes, on trouverait plusieurs milliers d’identités. Bien sûr, l’identitarisme existe aux États Unis depuis longtemps, mais l’idéologie des universités l’a renforcé, ce qu’une étude de l’université de Californie illustre bien. Aujourd’hui, la ségrégation est plus importante dans presque toutes les grandes villes américaines qu’il y a 30 ans.3
Puisque ces universités américaines ne connaissent plus que des relations de pouvoir et de puissance, elles ont hiérarchisé les identités selon le seul critère de l’oppression. Selon cette hiérarchisation, tous les noirs, les gens de couleur, les homosexuels et les femmes sont opprimés. Si on est une femme, homosexuelle et noire, on subit trois oppressions. Cette accumulation d’oppressions est appelée « intersectionnalité ». D’après cette idéologie, la seule identité qui n’est pas opprimée parce qu’elle a le pouvoir, ce sont les hommes blancs et hétérosexuels. Ces hommes blancs seraient donc les oppresseurs de tous les autres.

Beaucoup de catégories identitaires sont arbitraires. Jusqu’en 2018, les peuples asiatiques ont été classés parmi les gens de couleur et, profitant d’une identité d’opprimés, l’accès aux universités leur été facilité. Mais parce que les étudiants d’origine asiatique avaient un très bon niveau et étaient fortement représentés dans les études supérieures, les universités ont décidé de les mettre dans la catégorie « hommes blancs » afin de rendre leur accès aux universités plus difficile. Cela a beaucoup irrité ces personnes d’origine asiatique et accélère la polarisation de la société américaine. Des étudiants asiatiques ont porté plainte contre les universités et leur plainte est devant la cour suprême.
Puisque les terroristes du Hamas sont considérés comme des gens de couleur, beaucoup d’étudiants américains les considèrent comme des opprimés, même s’ils tuent des femmes et bébés israéliens. Cela explique aussi pourquoi une présidente d’université ne voit pas de problème si ses étudiants font un appel au génocide des juifs. Les femmes et bébés tués ont ainsi reçu une identité de « blancs » et les terroristes du Hamas une identité « hommes de couleur ». C’est assez comique, puisque du point de vue racial, les juifs et arabes sont des sémites.

Pour juger les événements du 7 octobre avec davantage de discernement, il faudrait retrouver des catégories de valeurs autres que l’identité et le pouvoir. Le Dieu révélé dans la bible nous enseigne que tous les humains ont la même valeur et qu’il les aime tous. Selon le modèle de Jésus et des prophètes, les chrétiens devraient défendre tous les opprimés, sans distinction d’identité et de race. Pour les chrétiens, l’incitation au meurtre est toujours mauvaise et l’amour du prochain, quelle que soit son identité, est toujours une bonne chose, car cet amour est ancré en Dieu.

Écouter l'émission du 9 février 2024    Logo rcf

Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole

En août 2022, le président de la République a annoncé « la fin de l’abondance ». A moyen terme, le président a raison, l’Europe importe 75 % de son énergie et beaucoup de produits. Avec la baisse du pétrole disponible sur les marchés mondiaux, la richesse produite baissera, car la richesse produite dépend de l’énergie disponible. Un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, va dans le même sens : nous devrions apprendre à vivre avec moins. Cette baisse des moyens affectera tout le monde, y compris notre système de santé. Dans tous les domaines, nous devrions apprendre ce que Pierre Rabbi appelait « la sobriété heureuse ». Heureusement pour notre système de santé, il existe des pistes prometteuses pour mieux vivre dans une société plus sobre.

La dernière fois, j’ai parlé des études du Dr. Robert Lustig qui démontrent qu’une très forte baisse de consommation de sucre et de fructose réduirait considérablement toutes les maladies du métabolisme comme le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires, le foie gras, l’obésité et certains types de démences. Ces maladies incurables ont un coût considérable pour notre sécurité sociale et pourraient être évitées. La prévention de ces maladies sera indispensable pour bien vivre dans une société plus sobre.

J’ai récemment découvert une autre étude concernant l’alimentation qui permettrait de faire d’importantes économies à la sécurité sociale. De nombreux aliments transformés et repas industriels contiennent des émulsifiants. Les émulsifiants doivent empêcher les graisses et l’eau de se séparer dans les sauces, glaces, gâteaux, entre autres. Les émulsifiants sont donc des molécules qui accrochent d’un côté une molécule de graisse et de l’autre côté de l’eau, ce qui les empêche de se séparer. Si on regarde les molécules d’émulsifiants dans le détail, surtout du côté où elles accrochent la graisse, on voit une ressemblance marquante avec les détergents. Émulsifiants et détergents accrochent les molécules de graisse de la même manière et ont donc aussi des effets semblables dans nos intestins. Avec la plupart des repas industriels, nous mangeons un peu de détergents.

Cela explique pourquoi tant de personnes sont obligées de prendre continuellement des probiotiques pour entretenir leur flore intestinale. Si on est obligé de prendre des probiotiques régulièrement, c’est qu’on mange des choses qui tuent des bactéries régulièrement, car dans des intestins en bonne santé, les bactéries s’entretiennent toutes seules.

Nous savons aussi qu’un microbiote intestinal déséquilibré peut être une cause de maladies inflammatoires, la maladie de Crohn, mais probablement aussi des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression chronique. Ces maladies aussi ont un coût considérable pour la sécurité sociale.

Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus naturel est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à Timothée : Dieu nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions (1 Timothée 6:17). Plus nous nous approchons dans notre alimentation de ce que Dieu nous donne dans la nature, mieux c’est pour notre santé.

Ensuite, Paul écrit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu? (1 Corinthiens 6:19).  Être un enfant adoptif de Dieu est un privilège qui engage à bien prendre soin de son corps. Nous pourrions ainsi vivre une sobriété heureuse et faire baisser le coût de la sécurité sociale.

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La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé

Écouter l'émission du 12/01/2024 Logo rcf

Nous devons l’abondance de produits et de services à l’abondante offre d’énergie fossile. Quand le coût de l’énergie a augmenté rapidement en août 2022, le président de la République a annoncé la fin de l’abondance, puisque l’abondance est liée au faible coût et à l'abondance d’énergies fossiles. Selon un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, nous devrions apprendre à vivre avec moitié moins d’énergie jusqu’en 2050, ce qui implique avoir sensiblement moins de moyens. Mais quel expert a pensé à l’évolution de notre système de santé dans ces conditions ?

Concernant l’évolution de l’hôpital, je perçois surtout la volonté des politiques d’investir dans l’intelligence artificielle et des techniques coûteuses et énergivores. Ce n’est pas compatible avec la « fin de l’abondance », ni avec une société dont les moyens seront en baisse.

Heureusement, il existe d’autres voies et de nombreuses bonnes solutions pour notre système de santé. Il existe un potentiel immense d’amélioration de la santé par la prévention. Je ne donne ici que deux exemples, bien étudiés et chiffrés.

Depuis un siècle, le nombre d’heures d’activités physiques par jour a été divisé par cinq puisque nous avons remplacé une grande partie du travail physique par des machines et remplacé les déplacements à pied et à vélo par la voiture. Cette sédentarité est en partie responsable des nombreuses maladies cardio-vasculaires, du diabète et même de la démence. Cependant, si les Français doublaient leur activité physique, par exemple, en marchant 10’000 pas par jour, la branche santé de la Sécu ferait une économie de 8 à 12 milliards d’euros par an.1 Faire des économies d’énergie en marchant davantage et en même temps réduire les besoins du système de santé est une voie vers la société post-pétrole.Energie activite physique sucreActivité physique divisé par 8; Consommation de sucre multiplié par 40 !

Une deuxième solution de prévention part du constat que, depuis deux siècles, nous avons multiplié par 40 la consommation de sucre et de fructose. Le fructose se trouve dans quasiment tous les produits transformés et ultra-transformés. Les cellules de notre corps n’arrivent simplement pas à gérer ces grandes quantités de fructose et sont à l’origine de presque toutes les maladies du métabolisme comme l’obésité, le diabète et l’hypertension. Puisque nous n’avons pas de médicaments pour guérir ces maladies du métabolisme, les malades ont besoin de soins pendant toute leur vie. D’après des études du docteur Robert Lustig, 60 % des dépenses de santé aux États-Unis pourraient être économisées si les Américains divisaient par quatre la consommation de sucre, de fructose et éliminaient les produits ultra-transformés. En France, l’économie pour la sécurité sociale serait d’environ 30 %, étant donné que, depuis des années, la consommation de produits ultra-transformés augmente aussi chez nous.

D’autres méthodes de prévention et de changement du mode de vie, ainsi qu’une réduction de la bureaucratie du système de santé, permettrait les économies nécessaires pour conserver notre système de santé dans la société post-pétrole.

Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus sain est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci : que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et que vous n'êtes pas à vous-mêmes ? 2 Être un enfant de Dieu est un privilège qui engage, entre autres, à bien prendre soin de son corps.

 

L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite

Écouter l'émission du 15/12/2023 Logo rcf

Basé sur des données solides, un magazine économique mondialement respecté a publié un article sur le changement d’habitudes de consommation. Traduit en français, l’article s’intitule « L’économie mondiale change d’époque, elle entre dans l’ère du consommateur ermite ». Le journaliste considère cette évolution vers le consommateur ermite comme « socialement pathologique », surtout dans les pays riches.

De quel changement parle-t-on ? Chronologiquement, l’origine du changement des habitudes de consommation se trouve dans la pandémie du Covid-19, notamment dans les pays qui avaient de longs confinements répétés. Pendant les confinements, nous avons pris l’habitude de commander par internet et d’utiliser des « drives » pour récupérer les sacs de commissions sans rencontres humaines. Les services qui permettent du contact humain comme les théâtres, les clubs, les cinémas et les restaurants étaient fermés. Durant les confinements, on n’avait plus beaucoup de relations humaines en dehors de nos 4 murs. C’est cet isolement qui explique le terme « consommateur ermite ».

Deux ans après le début de l’épidémie, par exemple, la fréquentation des restaurants au Japon est de moitié plus basse qu’avant l’épidémie. Malgré avec cette baisse de fréquentation, les restaurants ne trouvent pas assez de personnels pour servir les clients parce que de moins en moins de personnes veulent travailler dans les métiers au contact avec du public. A la place des services avec du contact humain, les gens achètent plus d’appareils informatiques et d’équipements de logement.

Il y a 10 ans déjà, plusieurs chercheurs américains avaient constaté que l’individualisme augmentait parmi les étudiants. La pandémie a donc seulement accéléré une tendance existante.

Pour l’avenir de notre civilisation industrielle, ces observations posent deux problèmes majeurs :

Premièrement, pour lutter contre le réchauffement climatique et décarboner l’économie, il faudrait produire et consommer moins d’objets et s’offrir davantage de services impliquant un minimum de relations humaines. Prendre un repas ensemble, dans un restaurant ou ailleurs, nécessite moins d’énergie que de prendre le même repas chacun seul chez soi à la maison. D’une manière générale, ce qu’on fait ensemble est moins énergivore que les activités individualistes.

Deuxièmement, une société toujours plus individualiste perd sa cohésion sociale. Elle ne possède plus de but commun et produit des clans, chacun renfermé dans sa bulle sociale et cognitive. Les autres clans deviennent alors des ennemis, ce qui met la démocratie en péril.

L’essence du message chrétien peut contrer ces deux évolutions menaçant l’avenir de nos jeunes. L’enseignement et l’exemple de la vie de Jésus donnent priorités aux relations humaines, et au moyen de l’exercice du pardon, de la réconciliation et de l’amour du prochain, aide à avoir des relations apaisées. A la fin de leur vie, la plupart des personnes regrettent d’avoir donné trop d’importance aux choses matérielles et pas assez aux relations humaines. Jésus nous montre comment vivre dès aujourd’hui avec les bonnes priorités.

En donnant priorité aux relations humaines, le risque de s’enfermer dans une bulle tribale haineuse diminue aussi considérablement. C’est important pour la préservation de la démocratie.

Notes

1 - Rand Corporation ; The economic benefits of a more physically active population ; Voir aussi Dr. Jean-Luc Saladin

2 - Première lettre de Paul aux Corinthiens 6:19

3 - Institut Othering & Belonging de l'université Berkeley Californie, "Most to Least Segregated Cities" : En 2019, 80% des villes de plus de 200 000 habitants avaient une ségrégation raciale, ethnique, sociale et politique plus importante qu'en 1990. Cette ségrégation augmente la polarisation et la fracture de la société. Stephen Menendian, directeur de l'institut universitaire, conclu: "Ce pays est toujours en piteux état".

 

Émissions et conférences sur l'Intelligence Artificielle (IA)

  1. Conférence sur l'Intelligence Artificielle et Humaine (IA) (YouTube)
  2. Conférence sur l'IA et les risques du transhumanisme pour la démocratie, dignité et liberté humaine (YouTube)
  3. Chat-GPT, une formidable avancée technique ou la fin de l’humanité ?
  4. Intelligence artificielle et l’absence de notion de vérité

Intelligence artificielle et l’absence de notion de vérité

Écouter l'émission du 17 novembre 2023 Logo rcf

Depuis avril 2023, j’ai lu et entendu plusieurs fois que l’Intelligence Artificielle n’a pas de contact avec la vérité, mais personne n’a expliqué d’où vient cette absence de la notion de vérité. Cette absence d’explications vient peut-être de la gène ressentie quand on parle de la vérité dans la culture postmoderne, puisque du point de vue philosophique, notre culture ne produit que des déconstructions et ne construit plus rien.

Pour commencer, il faut comparer la manière d’apprendre d’une machine et celle d’un humain. L’humain possède un corps avec une multitude de capteurs lui permettant de vivre dans une réalité physique complexe. Si une maman dit à son enfant « ne touche pas la casserole, elle est chaude », l’enfant peut avoir une expérience physique de la chaleur et faire un lien entre les mots de sa maman et la réalité physique.Bebe chaise hauteEnfant observe l'effet de la loi de la gravité. Et pourquoi les bébés de 9 à 18 mois, assis sur leurs chaises hautes, laissent régulièrement tomber leurs cuillères ? Le bébé apprend ainsi que le monde physique fonctionne d’une manière régulière et prévisible. Voir une cuillère monter au plafond tout seul serait une expérience extrêmement dé-sécurisante, par contre, la régularité de la loi de la gravité est rassurante. La notion de gravité vient d’une expérience aux multiples facettes et cesse d’être un simple mot.

Pour l’intelligence artificielle, la gravité est un mot, suivi ou précédé par d’autres mots, dont l’occurrence est plus ou moins probable. L’intelligence artificielle ne distingue pas entre la  loi de la gravité   et   la gravité d’une maladie. Pour cette intelligence, il est uniquement plus probable que le mot « loi » précède le mot de gravité et que le mot « maladie » lui succède. L’intelligence artificielle calcule la probabilité des séquences de mots en analysant tous les textes de l’internet. Contrairement aux humains qui ont une vraie expérience de la loi de la gravité et de la gravité de situations, l’intelligence des ordinateurs ne comprend rien.

Puisque l’intelligence artificielle n’a aucune expérience de la réalité, elle produit des phrases plus ou moins probables sans remarquer que certaines de ses phrases sont considérées comme des « hallucinations ». Seuls les humains sont capables de distinguer entre réalité et hallucination, parce qu’ils ont un corps qui leur donne d’innombrables informations sur la réalité et qu’ils ont un esprit pour les analyser. Cette expérience de la réalité permet donc de vérifier chaque affirmation en la comparant à la réalité.

Les transhumanistes, qui font l’éloge illimité de l’intelligence des ordinateurs, ont une philosophie qui réduit les humains à des machines biologiques programmables et ils réduisent en même temps la vérité à une convention sociale. Les transhumanistes défendent toutes les nouvelles technologies qui rendent les jeunes de plus en plus dépendants des réalités virtuelles, par exemple à travers les téléphones portables et les réseaux sociaux. En réduisant autant que possible l’expérience de la réalité physique et de la nature, les humains finiront, espèrent-ils, par s’identifier eux-mêmes à une machine biologique programmable dont le but principal est la consommation d’objets et de services.Nature foret ciel

Il me paraît donc important que les chrétiens comprennent les enjeux philosophiques de l’intelligence artificielle. Il faudrait donner à nos jeunes une large expérience de la diversité et la beauté de la nature et l’envie de l’explorer avec d’autres humains. C’est d’autant plus nécessaire que certains types d’intelligence artificielle deviendront des usines à mensonges ou fake news qui seront difficiles à identifier comme tels.

Une bonne expérience de la réalité, de la nature, de la vie en groupe ou en famille avec des relations de confiance sont nécessaires pour ne pas se laisser tromper par tout ce que produira l’intelligence artificielle. Rechercher et pratiquer l’enseignement et l’exemple de Jésus-Christ nous encourage à remettre la priorité sur la relation avec la création, les humains et avec Dieu. C’est la meilleure façon de résister aux fausses promesses des transhumanistes et leur éloge des ordinateurs et des data-centers.

 

Chat-GPT, une formidable avancée technique ou la fin de l’humanité ?

Écouter l'émission du 23 mai 2023 Logo rcf

Depuis trois mois, les médias parlent souvent de l’intelligence artificielle et en particulier d’un système qui est capable de mener des conversations avec les humains. Ce système s’appelle chat-GPT. Je l’ai testé et les textes produits par le système sont impressionnants.

Sur une chaîne d’information française, un ancien ministre et d’autres personnalités ont récemment fait l’éloge de cette révolution technologique. D’après ces personnalités, cette intelligence artificielle va totalement bouleverser nos sociétés et notre façon de travailler. Elle va fortement augmenter la productivité de certains métiers et détruire au passage des millions d’emplois.Electricity use Datacenters Andrea 2020Le scénario optimiste suppose que la miniaturisation des circuits électroniques continue au-delà de 2030. Sachant que, déjà en 2023, les plus petites structures ne consistent que de 8 atomes, le scénario optimiste est peu probable.

J’ai fait quelques recherches, en particulier concernant ses besoins en énergie.

Si on pose des questions générales au système, les réponses sont pertinentes et justes. Si on pose des questions sur des sujets controversés, la machine produit des réponses typiques du « politiquement correct » de la Californie. La machine a, par exemple, censuré une chanson d’un célèbre chansonnier suisse qui se trouve sur YouTube en 4 versions différentes. Cette chanson censurée, le compositeur l’a créé pendant des vacances en Tunisie en 1966. Elle parle d’un jeune berger qui tombe amoureux d’une fille d’un riche marchand de chameaux. Le berger n’a pas assez d’argent pour payer la dot et choisit finalement une fille moins riche. Cette chanson est politiquement incorrecte parce qu’elle montre un aspect pas positif de la culture islamique.

La question sur l’origine du commerce d’esclaves dans le monde islamique a aussi produit une réponse politiquement correcte, mais factuellement trompeur. Pourtant, la réponse juste se trouve, entre autres, dans un livre très documenté sur l’histoire de l’église d’Égypte (The history of the church of Egypt). Le livre a été publié en 1850 et est gratuitement disponible sur internet. ChatGPT-4 connait bien sûr la bonne réponse, mais les filtres les ont écartées. Celui qui maitrisera ces technologies maitrisera de plus en plus les discours.

Concernant la consommation d’énergie, il faut connaître quelques détails techniques. Pour obtenir ses résultats, une machine simule un réseau de 2 milliards de neurones artificiels avec 1500 milliards de paramètres. Pour les faire fonctionner, la machine utilise plus que 100’000 processeurs graphiques très performants. J’ai alors calculé la consommation d’énergie si, à l’avenir, toutes les recherches internet se faisaient avec des machines comme le GPT-4. Les centres de calcul de cette intelligence artificielle consommeront alors l’électricité produite par 3 centrales nucléaires. Cela fait beaucoup d'énergie pour une seule application.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de nos enfants ?

Premièrement, le potentiel de manipulation est tout aussi impressionnant que les performances techniques. Puisque notre civilisation a déconstruit la notion de vérité depuis 40 ans, ces machines vont achever la déconstruction de la vérité et de la réalité, ce qui est une des caractéristiques des gouvernements totalitaires.

Deuxièmement, dans le domaine de l’informatique et de l’internet, toutes les nouvelles technologies augmentent considérablement les besoins en énergie. Or, pour limiter le réchauffement climatique, nous devrions considérablement diminuer la consommation d’énergie, non pas l’augmenter. Dans les prochaines 30 années, nous devrions diviser notre consommation d’énergie par 2.5, et ne pas faire la promotion de nouvelles technologies très énergivores. La planète évolue actuellement vers un réchauffement climatique entre 3° et 4°C à l’horizon de 2100, ce qui rendrait une partie très peuplée de la planète invivable pendant plusieurs mois par an. Si nous aimons nos petits-enfants, nous devrions réviser nos priorités et refuser les nouvelles technologies énergivores, qui sont en plus un danger pour le débat démocratique raisonnable. Plus que jamais, nous avons besoin d’une culture de la vérité qui s’oppose à notre culture de puissance et de la manipulation par les technologies.

 

Liste des emissions radio sur le sujet de l'agriculture post-pétrole

  1. L’agriculture encore et toujours maltraitée
  2. Lutte contre la triche sur les marchés carbone
  3. Une agriculture contre le réchauffement climatique
  4. Une agriculture sans énergies fossiles (2)
  5. Une agriculture sans énergies fossiles (1)

 

Ecouter l'émission du 5 février 2025Logo rcf

L’agriculture encore et toujours maltraitée

A l’occasion d’une réunion entre élus locaux et des membres d’une chambre d’agriculture, j’ai appris que l’État encourage les agriculteurs à changer leur mode de travail en utilisant le label Ferme bas-carbone.

En effet, l’agriculture possède un très grand potentiel de stockage de carbone dans le sol, mais la bureaucratie, au lieu d’encourager les agriculteurs à développer ce potentiel, les décourage. Seul l’intention est bonne, le résultat est hélas trompeur et décevant. Pourquoi ?

France Carbone Agri, qui est une association au service des agriculteurs, incite le monde agricole à transformer ses exploitations en ferme bas-carbone pour qu’elles émettent moins de gaz à effet de serre. Cette association commence par faire un bilan carbone de l’exploitation, après quoi il va conseiller l’agriculteur afin qu’il change ses pratiques agricoles.

Après 5 années d’expérience, France Carbone Agri estime la réduction des gaz à effet de serre de la ferme ainsi aue le volume de carbone stocké dans les sols. Pour un agriculteur céréalier, la quantité de carbone stocké est estimée à 0.2 tonnes par ha et par an, soit 1 tonne par ha pour 5 ans. Pour cette tonne stockée, France Carbone Agri rémunère l’agriculteur à hauteur de 32 € en vendant des certificats de stockage de carbone sur le marché volontaire de stockage carbone. Retenons donc ce chiffre : 32 € par ha en 5 ans.

Personnellement, je considère ce montant comme largement insuffisant. J’aimerais expliquer en 3 points comment les agriculteurs pourraient être mieux rémunérés.

Premièrement : Il faut savoir que sur le marché volontaire des crédits carbones, le prix de la tonne de Carbone va de 30 € à 2800 €.(1) La société Climworks a signé des contrats sur 15 ans avec les groupes BCG et Amazon pour stocker du CO2 dans le sous-sol en Islande. Amazon et BCG payent 800 € pour une tonne de CO2 stockée, ce qui vaut 2800 € par tonne de carbone puisque le CO2 est 3.5 fois plus lourd que le carbone. En France, l’agriculteur reçois 30€ par tonne de carbone stocké dans le sol.

Deuxièmement: Plutôt que d’estimer grossièrement le carbone organique dans le sol, il faudrait carrément le mesurer ! Un agriculteur conventionnel, qui convertit son exploitation en l’agriculture de conservation des sols, en faisant du semi-direct sans labour, stocke en moyenne 1 tonne de carbone par ha et par an dans le sol. Le taux de stockage du carbone a été, depuis 15 ans, mesuré par de nombreux laboratoires et entreprises.(2) Le résultat moyen des mesures est toujours d’environ une tonne, ce qui est 5 fois supérieur à l’estimation de France Carbone Agri.

Troisièmement: De fait, un agriculteur qui se convertit à l’agriculture de conservation subit des pertes de rendement pendant les premières années. Il a donc grand besoin d’être soutenu financièrement pendant les premières années. Par conséquent, il serait utile de mesurer le taux de carbone tous les ans et rémunérer l’agriculteur dès la première année et non au bout de 5 ans comme le fait France Carbon Agri. En outre, l’Union Européenne prévoit de faire passer le prix de la tonne de CO2 à 200 € d’ici à cinq ans. Ceci correspondrait à plus de 600 € la tonne de carbone. Personnellement, je suis convaincu qu’à un tel prix, la majorité des exploitants choisirait l’agriculture de conservation. Au lieu d’émettre des gaz à effet de serre, l’agriculture les stockerait dans le sol.

Dieu veut que nous soyons des bons gérants de Sa création. Les mécanismes financiers un peu plus incitatifs permettraient aux agriculteurs de devenir nos meilleurs alliés contre le réchauffement climatique. Prions et agissons pour trouver des solutions justes pour tous les agriculteurs qui pratiquent l’agriculture de conservation des sols. Dans cet objectif, nous sommes à la recherche d’une entreprise qui désire se lancer dans la mesure du taux de carbone des sols agricole.

 

Ecouter l'émission du 13 nov 2024Logo rcf

Lutte contre la triche sur les marchés carbone

Depuis une bonne dizaine d’années, de nombreux États ont créé un marché pour encourager des entreprises à financer des projets, soit afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit afin de compenser certaines de ces émissions en les stockant dans le sol. En réalité, le bois d’un arbre contient beaucoup de carbone issu de l’atmosphère. C’est la raison pour laquelle planter une forêt peut compenser le gaz à effet de serre émis par un haut fourneau en activité.

Pour atteindre ces objectifs, la loi oblige des entreprises grandes émettrices de CO2, - tels les cimenteries ou aciéries -, de payer une entreprise tierce à soit faire de la reforestation, soit de capter le méthane émis par une décharge à ciel ouvert. Dans l’Union Européenne, ce mécanisme a pour nom Système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre et ce système fonctionne comme une bourse.

Mais ce type de mécanisme donne lieu à des dérives et des tricheries qui vont entraîner une déstabilisation de tout le système. Voici deux exemples de tricheries :

- Au Brésil, le gouvernement régionale peut promettre de faire des démarches pour protéger sa forêt vierge contre les incendies, ce qui évitera des émissions de CO2. Ce projet qui évite des émissions lui permet de vendre des certificats de carbone dans le Système d'échange de quotas d'émission. Malgré les promesses d’éviter des émissions de CO2, il est possible d’encaisser de l’argent aujourd’hui et laisser brûler la forêt 10 ans plus tard.

- Autre exemple : Une entreprise peut fort bien présenter un projet de reforestation pour capter du CO2 atmosphérique, planter des arbres, vendre des certificats de stockage de carbone, encaisser l’argent, mais sans assurer la suivi. En laissant se dégrader la forêt en cas de sécheresse une partie des arbres peut dépérir et disparaître progressivement.

Le risque de triche reste important tant qu’une grande partie des quotas d’émissions consistent en des « émissions évitées », en particulier si cela se passe dans des pays à haut niveau de corruption.

Voilà pourquoi je propose une méthode de stockage de carbone dans les sols agricoles en France notamment, ce qui éviteraient les triches de la corruption. Le taux de carbone stocké dans les sols agricoles peut être mesuré avec assez de précision en analysant des échantillons de sols. On peut faire des analyses de sols une fois par an et comparer le taux de carbones d’une année sur l’autre. Si le taux de carbone organique augmente, l’agriculteur peut être rémunéré en vendant des certificats de stockage de carbone par intermédiaire d’une entreprise qui lui offre ce service.

L’agriculture dite « de conservation des sols » permet de stocker environ une tonne de carbone par an et par ha. Il faut savoir qu’une tonne de carbone correspond à 3.4 tonnes de gaz carbonique. Si l’on se réfère au prix actuel des certificats de carbone, l’agriculteur, qui utilise les bonnes méthodes, devrait recevoir environ 240 € par an et par ha. Puisque l’Union Européenne veut augmenter le prix des certificats de stockage de carbone jusqu’en 2030, dans quelques années, les agriculteurs pourraient de ce fait recevoir jusqu’à 500 € par an et par ha, si bien sûr ils utilisent la bonne méthode de l’agriculture de conservation.

Si l’on veut augmenter le taux de carbone dans les sols, il faut arrêter de labourer les champs, récolter uniquement les grains de blé et laisser la paille sur les sols, faire des rotations de cultures et semer des engrais verts en polyculture. En reconstituant ainsi l’humus, on crée une forme d’agriculture plus résistante en cas de sécheresse avec beaucoup de vertus et peu d’inconvénients.

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des bons gestionnaires de la création que Dieu nous a confié, afin que nous la gardions en parfait état. Encourager les agriculteurs à enrichir les sols en choisissant les bon produits est une réponse à la confiance que Dieu nous accorde. L’agriculture conventionnelle dépend trop de l’énergie fossile bon marché et place une lourde hypothèque sur le dos de nos enfants. Le chrétien est appelé à aimer ses enfants et non pas à hypothéquer leur avenir !

Une agriculture sans énergies fossiles (première partie)

Ecouter l'émission du 20/10/2023 Logo rcf

Pendant l’été 2023, plusieurs agriculteurs m’ont parlé de leur façon de travailler. Ceux d’entre eux qui pratiquent une agriculture conventionnelle se sentent sous pression à cause des sécheresses à répétition et à cause de l’augmentation du prix des engrais azotés. Le coût de ces engrais dépend à 80 % du prix du gaz. L’année dernière, quand le prix du gaz a été multiplié par 6, le prix des engrais azotés a été multiplié par 5. Sans ces engrais, les rendements de l’agriculture conventionnelle sont divisés en moyenne par trois.

Les monocultures de blé et de maïs ou les bicultures blé-maïs appauvrissent les terres. Au bout de 30 ans, cet appauvrissement ne peut plus être compensé par des apports d’engrais chimiques et les rendements de ces monocultures diminuent, quelque soit la quantité d’engrais chimique utilisée. Dans l’État du Tamil Nadu en Inde, dans les années 1990, la production de feuilles de thé n’a cessé de diminuer pendant dix ans malgré l’augmentation d’intrants chimiques ; les sols étaient trop dégradés, dépourvus d’humus. Des chercheurs ont alors réintroduit des vers de terre d’une espèce commune à cette région, ont laissé sur place les résidus de la taille des théiers et les ont associés à du compost. « Le résultat fut spectaculaire. Après trois ans seulement, la production de feuilles de thé a augmenté de 35 % à 240 % ».[3]

Pour la production de céréales, environ 700 millions d’hectares sont cultivés de par le monde. La conversion de ces surfaces agricoles à une agriculture durable va nécessiter des quantités inimaginables de matière organiques. Pourtant, ces matières organiques réduiraient considérablement les besoins en engrais azotés et rendraient les plantes plus résistantes en cas de sécheresse.

Dans l’Union européenne, on cultive environ 50 millions d’hectares de céréales avec la méthode conventionnelle.[4] En supposant qu’après la moisson, on laisse la paille dans les champs, cela représenterait un tiers de la matière organique nécessaire pour une culture durable de céréales. Il manquerait alors chaque année pendant 5 à 10 ans environ 600 millions de tonnes de matière organique, et où les trouver ? Dans les villes !

Parmi les personnes qui réfléchissent à l’agriculture dans la société post-pétrole, il y a quasi-unanimité pour dire que la ville doit rendre les matières organiques à la campagne. Les céréales continueront à être produites en dehors des villes, mais en échange, les villes devraient rendre aux campagnes l’azote, le potassium et le phosphore qu’elles évacuent via les égouts. Dans plusieurs communes de Bretagne et aussi à Genève, il existe déjà des quartiers dans lesquels le produit des toilettes est composté et donné aux agriculteurs. Cette façon de reconstituer l’humus rend l’agriculture également plus résiliente face aux sécheresses à répétition, qui vont encore s’aggraver avec le réchauffement climatique. Le « tout-à-l’égout » du 20e siècle, qui mélange matières organiques et produits toxiques, est donc incompatible avec un monde aux énergies fossiles rares et coûteuses. Le problème est également partiellement d’ordre psychologique et philosophique.

Pour réaliser plus facilement cette transition de l’agriculture, les humains, et en particulier les jeunes générations, devraient être à l’aise avec leur corps, la nature et le monde agricole. Il faudrait peut-être d’abord se réconcilier avec le Créateur afin de changer notre vision de la création, de la nature, de l’agriculture et des processus biologiques de notre propre corps. Le livre "Pratiquement durable" y consacre un chapitre.

 

Une agriculture sans énergies fossiles (deuxième partie)

Ecouter l'émission du 25/04/2023 Logo rcf

Un siècle d'énergie bon marché a rendu l'agriculture très énergivore et très « économe » en main-d'œuvre. Depuis 70 ans, cette agriculture économe en main-d'œuvre a dépeuplé les zones rurales et peuplé les métropoles.

Mais si, en 2050, nous devons vivre avec 2 à 3 fois moins d’énergie afin de réduire considérablement notre contribution au réchauffement de la planète, l’agriculture va devoir changer profondément, et pas seulement à cause des sécheresses à répétition.

La production d'engrais chimiques et produits phytosanitaires est très énergivore. Quand, l’été dernier, le prix du gaz naturel a été multiplié par 6, le prix des engrais azotés a été multiplié par 5, car leur production consomme d’énormes quantités de gaz. Si la politique agricole ne change pas, sans énergies fossiles bon marché, les prix de l’alimentation vont fortement augmenter, ce qui va être difficile pour les personnes aux revenus modestes. Cela risque même de provoquer des émeutes de la faim.

Mais heureusement, il existe des solutions pratiques et durables. Plusieurs amis agriculteurs avec des grandes exploitations ont des très bons rendements, quasiment sans engrais chimiques. Ils pratiquent soit une des formes de l’agriculture biologique, soit l’agriculture de conservation. Pour remplacer les engrais chimiques énergivores, ces formes d’agriculture ont besoin de très grandes quantités de matière organique, par exemple le fumier des animaux ou des résidus de plantes comme la paille.

Mais que faire avec les 50 millions d’hectares de céréales conventionnelles de l’Union européenne ? Pour les transformer en agriculture de conservation, en plus des engrais verts, il nous faudrait 600 millions de tonnes de matière organique issues des villes. Malheureusement, les boues des stations d’épuration sont beaucoup trop polluées par des métaux lourds, des médicaments et des poussières de pneus des voitures. Aujourd’hui, les matières organiques des villes sont perdues, mais il existe d’autres solutions locales.

Plusieurs quartiers en Bretagne, à Genève et ailleurs montrent le chemin. Soit les habitations possèdent des toilettes sèches, soit le quartier possède son propre système d’assainissement biologique avec récupération de l’eau de pluie. Une coopérative d'habitants à Genève, regroupant 50 logements, a investi dans un tel système et a aussi fait un contrat avec un agriculteur. L’agriculteur apporte quelques bottes de paille 2 fois par an et récupère du compost pour ces champs, économisant ainsi des engrais chimiques. Les habitants du quartier n’ont plus besoin de payer la taxe d’assainissement et divisent la facture d’eau par 2 ou par 3. L’investissement est amorti en moins de 5 ans et devrait être intéressant pour la plupart des lotissements et immeubles d’habitation. En ville, ce type de système d’assainissement biologique peut être placé sous un parking.

En parlant des problèmes et solutions pour l’agriculture depuis des années, je rencontre souvent la même réaction : mes interlocuteurs trouvent l’idée de toilette sèche ou de système d’assainissement biologique dans le quartier « dégoûtant », même si ces systèmes ne dégagent pas d’odeurs et sont hygiéniques. Ces sentiments montrent que les humains ne sont pas à l’aise avec une partie de leur corps, contrairement à tous les autres mammifères de la planète. Les humoristes exploitent le même malaise avec une partie du corps en faisant des blagues sur la sexualité. Rien de plus facile pour faire rire leur public.

Les auteurs bibliques expliquent cette particularité humaine par leur séparation de Dieu. Adam et Eve voulaient être autonome, indépendant, autonome comme Dieu (nomos veut dire loi en grec). Ainsi, ils ont perdu leur lien spirituel avec Dieu et sont devenus mal à l’aise aussi bien avec leur nudité et qu'avec leur esprit. L’analyse des auteurs bibliques sur l’état des humains est bonne, leur proposition du remède aussi. Un chapitre du livre "Pratiquement durable" parle de ces sujets.

 

Une agriculture contre le réchauffement climatique

Ecouter l'émissions du 28/09/2023Logo rcf 

Ces dernières semaines, j’ai lu plusieurs articles extrêmement élogieux dans des grands journaux concernant de nouvelles machines, qui extraient des gaz à effet de serre de l’atmosphère et le stockent en forme liquide dans le sous-sol. Deux usines pilotes, l’une en Suisse et l’autre en Islande, sont devenues des lieux de pèlerinage pour des technophiles, qui croient que les problèmes du réchauffement climatique peuvent être résolus par la technique seule. Aucun des articles élogieux de ces machines n’a mentionné leur bilan énergétique. Mais ces usines consomment 1000 kWh d’électricité pour sortir 1 tonne de gaz carbonique de l’atmosphère [5]. Si on voulait extraire de l’atmosphère tout le CO2 que le énergies fossiles émettent, ces usines consommeraient une fois et demie l’électricité produite dans le monde aujourd’hui. C’est totalement irréaliste. J’ai parfois l’impression que ni les journalistes, ni les économistes se préoccupent de la réalité et des lois de la physique.
Pourtant, il existe d’autres solutions pour sortir le CO2 de l’atmosphère et de le remettre dans le sol. Lors de la conférence sur le climat de Paris en 2015, les gouvernements ont décidé de promouvoir une forme d’agriculture qui permet de stocker des millions de tonnes de CO2 dans le sol. En plus, cette forme d’agriculture permet d’économiser de l’énergie. L’initiative de la COP21 de Paris s’appelle 4 pour 1000, car elle permet de remettre 0.4 % de carbone dans le sol. La méthode agricole s’appelle « agriculture de conservation ». Cette technique agricole ne laboure plus et économise donc le carburant des tracteurs. Elle laisse un maximum de matière organique sur les champs. Elle récolte le blé mais laisse la paille sur les champs. La terre n’est jamais nue non plus, car après la récolte, on sème des plantes qui captent l’azote qu’on appelle « engrais vert ». En plus, ces plantes permettent d’enrichir le sol.
En utilisant cette méthode, plusieurs de mes amis agriculteurs ont de très bons rendements, mais avec très peu d’engrais chimiques. En effet, produire des engrais chimiques azotés nécessite beaucoup d’énergie, l’agriculture de conservation permet donc d’importantes économies d’énergie.

Voilà donc deux solutions pour faire quelque chose contre le réchauffement climatique, l’une très coûteuse et énergivore, l’autre quasiment gratuite avec un bilan énergétique très positif.
Pourquoi les journalistes, les politiciens et les économistes ne s’intéressent-ils pas à cette forme d’agriculture et s’émerveillent-ils devant des solutions technologiques irréalistes ? C’est difficile à comprendre, car déjà il y a 8 ans, la conférence de Paris a reconnu l’utilité de cette agriculture de conservation ! Je n’ai qu’une explication pour cet aveuglement : nos élites ont perdu le contact avec la nature, avec l’agriculture et avec la réalité physique.
Actuellement, le prix de la tonne de CO2 sur le marché européen du stockage de carbone est environ 100 € la tonne [6]. L’agriculture de conservation peut stocker jusqu’à une tonne de carbone par ha et par an, ce qui équivaut 4 tonnes de CO2. Si on permettait aux agriculteurs de participer à ce marché, ils pourraient recevoir 400€ par an et par ha pour le stockage de carbone dans le sol, ce qui financerait le coût de la conversion vers l’agriculture de conservation. Tout le monde serait gagnant : Le climat, la transition énergétique, la qualité des aliments et la qualité du sol qui résisterait mieux aux sécheresses.

D’après les textes bibliques, l’être humain a été créé par Dieu pour vivre dans un jardin pour le cultiver. Mais Caïn, le premier meurtrier, et Nimrod, le premier guerrier, ont préféré construire des villes et vivre loin de Dieu et de la nature. Si nous voulons réconcilier les grands centres urbains et la ruralité d’une manière générale, il faudrait peut-être d’abord se réconcilier avec Dieu.

Notes

[1] Les groupes BCG et Amazon ont signé un contrat pour 15 ans pour stocker du CO2 à 800 $ la tonne : https://www.consultor.fr/articles/le-bcg-signe-pour-15-ans-de-capture-de-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre

[2] Indigo-Ag, Memphis TN : Les mesures montrent un stockage entre 0.5t et 1.1t / an / ha.

[3] Daniel Nahon, Sauvons l’agriculture !, page 134

[4] Source : USDA pour 2018/2019

[5] MCC Berlin, Filtering a tonne of CO2 from the air burns a thousand kilowatt-hours of energy ; 29.10.2019

[6] https://economic-research.bnpparibas.com/html/fr-FR/prix-carbone-europeen-haut-01/03/2023,48320

 

Projet d'un écoquartier à Lunéville - Chanteheux

Moto: Confort optimal avec une empreinte environnementale et énergétique minimale

Photos du terrain en bas de page

Un groupe de plusieurs foyers souhaite créer une coopérative d'habitants dans la région de Lunéville. Dans la mesure du possible, cette coopérative d'habitants devrait poursuivre les buts des écoquartiers 2000 watts, qui ont un faible impact environnemental et consomment très peu d'énergie. Pour l'instant, cette page une collection d'idées, les discussions concernant le cahier des charges ne sont pas encore terminées.

Un des terrains disponibles de 12'000 m², à l'intérieur de l'agglomération de Lunéville, se trouve à 10 ou 15 minutes à pied d'une école maternelle, d'une école primaire, d'un Collège et Lycée, d'une boulangerie, pharmacie, d'un centre de santé et d'un supermarché. La gare SNCF, le théâtre et une école de danse se trouvent à 10 minutes à vélo, un peu moins avec un vélo électrique. Un arrêt de Bus se trouve à 5 minutes à pied.

Maison 4 famillesExemple d'une maison pour 2 ou 4 familles. Les bâtiments auront une excellente isolation thermique et phonique (contre le bruit). Les logements peuvent comprendre un ou deux étages. Salle commune intérieur 3 soubeyranSalle de fête ou salle de réunion commune avec cuisine intégrée.

Cadastre batiments posés V3Plan de l'Écoquartier "Les Chenevières" à 54300 Chanteheux, tel qu'il a été soumis à la Communauté de Communes du Lunévillois CCTLB.

Sur un de ces terrains, il y a de la place pour quatre bâtiments proposant 2 à 4 logements chacun. Ces bâtiments seront reliés par des infrastructures communes. Les bâtiments doivent respecter la norme RT2020 (chauffage < 15 kWh/m²/an). Les habitations privées seront plus petites que la moyenne française, mais elles devraient avoir accès à des infrastructures communes, dont on ne se sert que rarement : ateliers de bricolage, atelier de couture, bibliothèque, salle de fête avec cuisine, studios pour visiteurs, etc. Le quartier aura aussi un parc pour les habitants et un grand terrain de jeu pour les enfants.

À la place de garages souterrains construits en béton, nous pourrions construire un grand abri de voiture en structure bois et couvert de panneaux photovoltaïques en autoconsommation. Sous l'abri de voitures, on pourrait installer deux bornes de charge pour voitures électriques. (voir une conférence qui explique pourquoi, à moyen terme, le prix des voitures électriques va fortement augmenter).

Si un membre de la coopérative souhaitait s'essayer dans la restauration et si tous les autres membres de la coopérative d'habitants sont d'accord, une partie des infrastructures communes pourrait servir de restaurant 1 fois par mois jusqu'à 3 fois par semaine. L'idée s'inspire des personnes un peu partout en France qui reçoivent chez eux à la maison des visiteurs pour un repas payant. Puisque le but premier consiste à baisser la consommation d'énergie, cuisiner des repas pour plusieurs personnes dans un restaurant consomme moins d'énergie que de cuisiner chacun seul dans sa maison.

Jardin de la microferme du Bec HellouinJardin de la microferme du Bec Hellouin, Normandie

Idéalement, en fonction des personnes intéressées, une grande partie des terrains sera utilisée pour faire du maraichage, dont la microferme du Bec-Hellouin peut servir d'inspiration. Sous notre terrain disponible se trouve aussi une nappe phréatique avec un débit d'eau important. Même en année de sécheresse, un puits profond de 4 mètres peut fournir plus de 8m3 d'eau à l'heure en permanence.

Le terrain de maraîchage peut être acheté, loué à l'actuel propriétaire ou loué à la coopérative d'habitants. La coopérative d'habitants pourrait proposer un lieu de vente pour les maraichers s'ils le souhaitent. Les maraichers devraient travailler autonomes, mais pourraient éventuellement faire appel aux habitants de la coopérative pendant les périodes à forte intensité de travail. Nous pouvons nous inspirer d'un modèle d'une coopérative d'habitants en Suisse qui travaille avec des maraichers professionnels. Dans cette coopérative, les habitants aident au minimum 5 petites journées par an et obtiennent les légumes à un prix un peu plus avantageux par rapport aux autres clients. Ce projet comme tout le reste sera discuté et adapté par les futurs membres de la coopérative d'habitants et par les maraîchers.

Puisque l'écoquartier devrait servir de modèle pour "bien vivre avec moins" dans beaucoup de domaines, la salle de réunion et de fête peut aussi servir pour proposer des formations, inspiré par la microferme du Bec Helloin.

Concernant le financement de la coopérative d'habitants, nous nous laissons inspirer par la coopérative d'habitants AbriCoop à Toulouse, adaptée à nos besoins et moyens, et encadrée par la loi Allure de 2014.

Puisque la consommation d'énergie est à peu près proportionnelle aux dépenses en argent, les frais de fonctionnement devraient être aussi faibles que possible, avec une partie de l'énergie produite sur place. Des abonnements de fibre-optique pourraient aussi être partagés en installant un serveur pour le quartier, car le débit d'une fibre optique est largement surdimensionné pour un seul foyer.

Une autre idée concerne la gestion de l'eau, qui pourrait être optimisée pour réduire les frais de fonctionnement. Nous souhaitons aussi réaliser un système d'assainissement des eaux usées et de récupération de l'eau de pluie sur place, tel qu'il a été réalisé par une coopérative à Genève (EQUILIBRE_Soubeyran.pdfpdf765.75 Ko). La coopérative à Genève récupère l'eau de pluie et les matières organiques des habitations, qui sont utilisées dans l'agriculture après un deuxième compostage. L'agriculteur peut ainsi réduire les d'engrais chimiques. La fabrication des engrais azotés pour l'agriculture conventionnelle consomme beaucoup trop d'énergie (gaz naturel). Le système d'assainissement permet aussi de diviser la facture d'eau des habitants par deux ou trois. Notre Communauté de Communes a aussi manifesté un intérêt pour ce système d'assainissement. Le système a été conçu par l'École Polytechnique de Lausanne.

Bilan carbone théorique du projet

Par simple curiosité et sans influence sur le projet définitif, le bilan carbone du mode de vie d'un tel quartier a été simulé sur le site de l'ADEME. Nous avons fait les suppositions suivantes :

  • Mobilité : 1 voiture électrique de type Zoé par foyer (8 voitures pour 8 foyers). Chaque personne parcourt 5000 km en voiture par an en moyenne. Si une personne ne fait que 1000 km, une autre peut en faire 9000 km. Les voitures sont chargées le jour par les panneaux solaires du quartier afin d'éviter les pertes dû au stockage de l'électricité dans un système hydroélectrique. Voyages en train : 2000 km par an.
  • 1 vélo électrique par personne. Chaque personne parcourt 800 km par an.
  • Alimentation de saison et locale avec peu de viande.
  • Consommation : Très peu de déchets et très peu d'achats d'appareils et équipements. Les équipements et machines de très grande qualité sont achetés par la coopérative. Compostage des déchets organiques.
  • Résultat : 1,8 tonne de CO2 par an et par personne, mais sans tenir compte des services publics (1,6 t / an). Ce mode de vie peut être considéré comme durable si l'État, lui aussi, fait un effort. En plus, le mix énergétique des pays exportateurs vers la France doit davantage être décarboné pour arriver à 2 t de CO2, services publics compris.
  • Comparaison : En moyenne, un Français émet 9 tonnes de CO2 par an (INSEE), un Allemand 11 t, un Suisse 12 t, un Américain 15 t, un Africain hors Afrique du Sud 1,5 t (statistica).

Puisque l'empreinte carbone et l'énergie consommée sont en corrélation avec le coût de la vie, ce mode de vie convient aussi à des personnes avec des faibles revenus.

Nous commencerons à travailler concrètement sur le cahier des charges de ce projet dès que 8 foyers ont manifesté leur intérêt. Nous cherchons donc des personnes intéressées par ce type de coopérative d'habitants poursuivant les buts des écoquartiers 2000 watts. Curieux ou intéressés, vous pouvez nous écrire par le menu Contact de ce site internet.

Terrain vue vers l'est automneVue vers l'est d'une partie du terrain. Ce terrain de 5000 m² pourrait être étendu à 7800 m² en achetant une parcelle voisine. Sur ce terrain, les bâtiments ne peuvent avoir que 2 niveaux.

Terrain vue vers le sud Vue vers le sud d'une partie du terrain

Un chemin communal sépare les deux terrains de 5000 m² et de 4000 m².Un chemin communal sépare les deux terrains de 7800 m² et de 4000 m².

Article paru dans l'Est Républicain sur ce projet: ER_quartier_2000-watts_luneville-21-jan-2023pdf467.90 Ko

Article paru dans l'Est Républicain le 15 octobre 2022 : Conférence sur les limites de la croissance verte au château de Lunéville et projet d'écoquartierjpg459.35 Ko

Article paru dans l'Est Républicain le 9 août 2022: Ecoquartier 2000 watts à Lunéville ou Chanteheuxjpg516.93 Ko